CELINE VAN TILL VOULAIT L’OR MAIS L’ARGENT FAIT SON BONHEUR

La Genevoise de 33 ans repart de Paris avec deux titres de vice-championne, de quoi la rendre fière devant sa famille et ses proches. Place maintenant aux Mondiaux à Zurich.

En arrivant à Paris, Celine van Till visait clairement deux médailles d’or. Elle va repartir ce dimanche de ses deuxièmes Jeux paralympiques avec deux breloques d’argent et… finalement très contente. Après avoir été battue par la Néerlandaise Marieke van Soest mercredi lors du contre-la-montre, la Genevoise de 33 ans a dû cette fois-ci tirer sa révérence lors de l’épreuve sur route devant la Danoise Emma Lund, qui l’a battue au sprint. De quoi nourrir, forcément, des regrets.

«Je dois avouer que j’étais déçue en franchissant la ligne d’arrivée car je n’ai pas pu faire ma course comme je le voulais», reconnaît au bout du fil cette compétitrice qui, comme trois jours plus tôt, n’a pas été épargnée par la malchance sur ces 28,4 km du tracé. Si elle avait failli chuter avec son tricycle dans un virage sur le chrono, ce sont ses packs d’hydratation qui lui ont joué ce samedi un sale tour en se cassant à 16 km du but.

‹‹Je dois avouer que j’étais déçue en franchissant la ligne d’arrivée car je n’ai pas pu faire ma course comme je le voulais››

«J’ai bien essayé de refixer le tube comme je le pouvais, pour garder quand même un peu de liquide dans ma gourde, mais toute l’eau s’est échappée du camelbak. Alors qu’il y avait des attaques en permanence, j’ai eu peur de revivre un coup de chaleur comme cela m’était déjà arrivé récemment au Canada ou de finir déshydratée.»

La para-cycliste de 33 ans, qui avait prévu de porter une offensive dans la grande montée dans la côte de Clichy Sous-Bois, a été contrainte de revoir sa stratégie et d’attendre le final. Et de se contenter de cette 2e place.

Cette femme devenue partiellement tétraplégique et malvoyante à la suite d’un accident en 2008, qui avait déjà eu l’honneur de vivre des Jeux paralympiques à Rio sur sa jument «Amanta» en paradressage, se remémore tout ce long chemin qu’elle a effectué pour se retrouver là, sur ce podium à Paris.

«Ces deux médailles, c’est le symbole de toute ma vie, de tout mon parcours depuis l’accident, lâche-t-elle, des trémolos dans la voix. Je pense à toutes les personnes qui sont derrière moi dans l’ombre, qui méritent elles aussi ce succès. Lors de la cérémonie protocolaire, il y a eu beaucoup d’émotions alors que ma maman était là devant moi, mais aussi mon frère, Derick, dont la présence m’a vraiment touchée. C’était une belle surprise, on a vécu tellement de choses ensemble. Et de voir tous ces proches, je suis totalement comblée…»

Les 24 et 27 septembre à Zurich

Celine van Till n’est pas près d’oublier ce grand moment. Et ce n’est pas terminé puisqu’elle va encore défiler ce dimanche lors de la cérémonie de clôture, avant de reprendre une vie plus ou moins calme dès lundi. «Si je vais pouvoir me reposer en assumant mes responsabilités politiques au Grand Conseil en fêtant mes médailles avec les collègues, il sera vite temps pour moi de remettre le nez dans le guidon, sourit celle qui est encore championne du monde du contre-la-montre. Une fois que j’aurais récupéré toutes mes énergies, il s’agira d’aller défendre mon titre à Zurich, où je serai en lice les 24 et 27 septembre. Ça va être quelque chose encore une fois d’exceptionnel.»

Un nouveau pari où elle espère cette fois-ci rouler à nouveau sur l’or.

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