DES LéGENDES DE L’OPéRA ET D’AUTRES INCONTOURNABLES

La saison en classique et opéra s’achève en beauté, avec notamment la mezzo-soprano Anne Sofie von Otter, le ténor Placido Domingo et le pianiste Daniel Barenboim.

Avant que les villes et les villages ne se vident, avant que les plages et les cimes ne se transforment en territoires de conquête pour touristes, il y a un dernier plein musical à faire. Car le mois à venir garde une allure très tonique. Il est chargé de promesses, de figures et d’œuvres face auxquelles on ne peut raisonnablement pas tourner le dos, tant sur le front lyrique que classique. Regardons de plus près.

Le piano d’un revenant

Il y a quelques mois, le pianiste et chef d’orchestre Daniel Barenboim suspendait toutes ses activités en annonçant, dans un communiqué inquiétant, la grave maladie neurologique dont il souffrait. Dans la foulée, il démissionnait de son poste de directeur de la Staatsoper de Berlin. On s’est dit alors qu’on n’allait pas retrouver de sitôt cette grande figure âgée de 80 ans. On se trompait.

En février dernier, contre toute attente, il remplace au pied levé, trois soirs durant, l’indisponible Daniel Harding à la Scala de Milan. Puis il confirme tous ses récitals, y compris celui prévu le 20 mars au Victoria Hall, dans le cadre de la saison concoctée par l’agence Caecilia. Repoussé à cause d’autres soucis de santé, l’événement tant attendu arrive enfin, le 8 juin, avec un programme consacré au Beethoven tardif, celui des «Sonates N° 30, 31 & 32».

Les fulgurances du jeune Verdi

Encore inconnu du grand public, il est subitement porté en triomphe, alors que son «Nabucco» a fait chavirer La Scala de Milan lors de sa création en 1842. Le jeune Verdi s’est imposé ainsi, par une écriture fervente, des orchestrations touffues et des parties vocales redoutables. L’ouvrage n’a pas pris une ride, comme le montre son célèbre «Va pensiero» devenu en son temps l’hymne d’une Italie qui rêvait d’unité.

Le Grand Théâtre clôt sa saison avec cet incontournable, du 11 au 29 juin, dans une nouvelle production signée à la mise en scène par Christiane Jatahy et placée sous la direction musicale d’Antonino Fogliani. Nicola Alaimo et Roman Burdenko (le 22 et 27 juin), incarneront le rôle-titre.

Contrechamps avec une fidèle

C’est une histoire d’amitiés que le temps n’a pas usées. Celle, tout d’abord, qui lie les musiciens de l’ensemble Contrechamps et leur ancien collègue Ulrich Mosch, professeur de musicologie à l’Université de Genève jusqu’en 2021. Ce concert, qui se tiendra le 3 juin à la Salle Frank-Martin, lui est spécialement dédié.

Dans le programme, on aperçoit d’autres liens encore, ceux que la formation genevoise a tissés avec la compositrice britannique Rebecca Saunders. Son univers musical résonnera une fois encore à travers «Skull». Présentée en création suisse, aux côtés de «Pressions» pour violon solo de Helmut Lachenmann et de «Gaspra» pour ensemble instrumental de Beat Furrer.

Le récital d’un «ténorissimo»

Bien sûr, les longues décennies de carrière pèsent lourd et il ne serait pas judicieux de taire ce que les morsures du temps ont laissé comme traces sur sa voix. Placido Domingo n’a plus l’éclat de ses meilleures années. Mais à 82 ans, le ténor ne lâche rien. Il poursuit sa route sur une voie entreprise il y a une éternité, en 1957 – 150 rôles incarnés en plus de 4000 représentations –, en dirigeant occasionnellement des orchestres, ou en se produisant en récital.

Son aura légendaire a certes été passablement écornée en 2020, lorsqu’une enquête menée aux États-Unis a révélé des agissements inappropriés envers des collègues femmes, sans que cela n’ait abouti à des plaintes. À Genève, l’Espagnol répond à l’invitation de l’association genevoise Avetis pour un événement exceptionnel, le 13 juin au Victoria Hall.

À cette occasion, on fêtera le 100e anniversaire de Maria Callas, avec des airs de Rossini, Verdi, Mascagni, Puccini et d’autres encore. Le chanteur sera accompagné par l’Orchestre symphonique G. Rossini, par la soprano Verduhi Khachatryan et le ténor Hovhannes Ayvazyan, sous la direction de Frédéric Chaslin.

La voix d’une douce France

Une très grande cantatrice, pour clore les bons plans: la mezzo-soprano suédoise Anne Sofie von Otter. Son dernier album, «Douce France» paru en automne 2022, retrace des pans de la tradition française en matière de chansons: deux siècles d’histoire où surgissent, parmi d’autres, Debussy, Fauré, Barbara et Piaf.

C’est de cela et d’autres figures encore dont il sera question lors du récital qu’elle donnera au Grand Théâtre le 16 juin prochain, en compagnie du pianiste Bengt Forsberg, du guitariste Fabian Fredriksson, de l’accordéoniste Bengan Janson et de l’altiste Malin Broman.

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