«FAIRE DE LA MUSIQUE ME PERMET D'APPRENDRE à ME CONNAîTRE»
Ex-chanteur du groupe Radio Elvis, Pierre Guénard se sent vraiment lui-même depuis qu'il a sorti son premier album solo au fort accent autobiographique.
Révélé au sein du groupe de rock Radio Elvis, qui lui a permis de décrocher une Victoire de la musique en 2017, Pierre Guénard chante désormais seul ses titres, qu'il a composés et écrits pour son premier album solo «Je n'ai plus peur de danser». Cet opus aux textes ciselés et aux mélodies pop, dans lequel le Français de 37 ans se livre à cœur ouvert, a tellement plu à la chanteuse Zazie, qu'il admire depuis sa jeunesse, qu'elle lui a proposé de faire la première partie de sa tournée qui sillonne actuellement l'Hexagone. Rencontre avec un artiste prometteur.
Qu'est-ce qui vous a donné envie de vous lancer dans une carrière solo après avoir été dans le groupe Radio Elvis?
Je n'avais connu que Radio Elvis dans mon expérience musicale, on a fait deux albums, un EP et 250 dates de concerts. J'avais donc envie de prendre un peu de recul. Avant de quitter le groupe, j'ai écrit mon premier roman, «Zéro gloire». Pendant son écriture, j'ai composé des chansons qui sont devenues celles de mon premier album solo. Comme je disais «je» dans ces titres, en révélant des chose plus intimes et personnelles, je ne me voyais pas assumer de les chanter dans un groupe. Je préférais les interpréter seul. Je pense que ce roman m'a appris à faire les choses de manière plus solitaire.
Pourquoi avoir choisi comme titre «Je n'ai plus peur de danser» pour votre premier album solo?
Ce disque parle beaucoup de la recherche d'identité. Dans mon ancien groupe, je parlais toujours pour trois personnes. Je ne savais plus trop qui j'étais au sein de ce groupe. J'avais besoin de trouver une vérité de l'instant. J'ai aussi vécu beaucoup de choses ces dernières années, que j'avais envie d'exprimer. Je voulais m'épanouir avec qui j'étais, sans me comparer ou chercher à devenir quelqu'un d'autre. Si j'ai choisi ce titre pour cet album, c'est parce que danser devant les autres c'est se mettre à nu, c'est accepter d'être ridicule par moments et d'avoir aussi le courage de le faire.
Vos textes sont très personnels. Est-ce une forme de thérapie?
Quand on se lance dans l'écriture d'un album, d'un livre ou dans l'art en général, c'est une manière d'exprimer ce qu'on a au fond de soi. Je ne sais pas si c'est une thérapie. Pour moi, faire de la musique me permet d'apprendre à me connaître. Chaque album est une étape de vie. C'est pour ça que c'est si douloureux quand il ne rencontre pas son public parce qu'on y met beaucoup de soi. Le but est de le vivre le mieux possible et d'être toujours dans l'action et dans l'après.
Dans votre chanson «Harry», vous faites référence à votre ressemblance avec Harry Potter...
Oui, c'est un clin d'œil, car on me compare à lui depuis qu'il existe. Quand j'étais au collège, je ne le prenais pas bien car j'aurais préféré qu'on me compare à des chanteurs de rock un peu torturés. J'avais plutôt envie d'être un gros dur plutôt que Harry Potter (rire). J'ai mis du temps à l'accepter, mais ce n'est pas très grave!
On vous a vu récemment en tant que cocoach avec Zazie dans «The Voice». Comment avez-vous vécu cette expérience ?
C'était supercool à faire. Zazie est géniale et c'était tellement gentil de sa part de m'inviter dans cette émission. Pour moi qui suis en plein développement, une exposition comme «The Voice», c'est vraiment énorme. En plus, j'ai pu chanter ma chanson sur le plateau. Et toute l'équipe de l'émission est très sympa. On a l'impression d'arriver dans une famille très joyeuse, une famille où personne ne s'engueulerait. C'est quand même cool, car c'est assez rare (rire)!
Vous faites actuellement la première partie de la tournée de Zazie. Comment est-ce arrivé?
Je savais que Zazie connaissait mon groupe, et j'en étais très heureux. J'ai réussi à lui faire parvenir mon roman, dans lequel elle est citée dans un chapitre, sous forme de clin d'œil. Ma manageuse m'a ensuite appelé pour me dire que Zazie me proposait de faire la première partie de sa tournée et qu'elle avait beaucoup aimé mon livre et mon disque.
Comment vivez-vous cette tournée avec elle?
C'est génial, parce que Zazie est très généreuse et bienveillante. Je suis hyperbien accueilli et c'est très joyeux. Elle me laisse vraiment une place. Je l'ai découverte quand j'étais plus jeune et je l'écoutais énormément, surtout son album «La Zizanie». Je le connais par cœur! J'écoute toujours ses chansons, alors la suivre sur scène aujourd'hui, j'adore. J'ai l'impression de participer à quelque chose de beau. J'en suis très honoré.
Souhaitez-vous devenir célèbre?
Ce n'est pas mon objectif premier. J'ai surtout envie de faire de la musique parce que j'aime ça. Évidemment, j'aimerais qu'elle rencontre le plus de gens possible, mais ce n'est pas dans une démarche pour être connu. C'est trop cool de jouer devant plein de gens, de leur donner des choses et de recevoir en échange. C'est ce qui se passe durant les concerts. Moi, je vois la musique à travers le live. J'aime l'idée de jouer devant le plus de monde possible et que ce soit le plus joyeux possible, avec beaucoup d'émotion.