«IL N’Y A PAS MORT D’HOMME»: LE MAIRE DE MAZAN REGRETTE SES MOTS SUR L'AFFAIRE

Louis Bonnet pointe du doigt la pression médiatique et avoue avoir minimisé le calvaire qu'a vécu Gisèle Pelicot.

Le procès des viols en série de Gisèle Pelicot secoue non seulement Avignon (F), mais attire aussi l’attention des médias du monde entier. Avec 51 hommes accusés, dont son propre mari Dominique Pelicot, qui l'a livrée à ses bourreaux alors qu'elle était sous l’effet de sédatifs, l’affaire est un véritable choc. Pendant près de dix ans, Gisèle a subi l'horreur à répétition dans la petite commune de Mazan, un village qui, depuis, peine à retrouver sa sérénité.

Au cœur de la polémique: les propos maladroits du maire de Mazan, Louis Bonnet. Lors d’un entretien avec la BBC, il a tenté de minimiser le drame, déclenchant une vague d’indignation. «Ça aurait pu être plus grave, il n’y a pas eu d’enfants impliqués, aucune femme n’est morte», a-t-il déclaré.

L’élu a poursuivi: «Quand il y a des enfants impliqués, ou des femmes tuées, alors c’est très grave parce qu’il n’y a pas de retour en arrière. Dans ce cas, la famille devra se reconstruire. Ce sera dur. Mais ils ne sont pas morts, donc ils peuvent encore le faire.» Des mots qui ont immédiatement provoqué colère et incompréhension.

Depuis, «Le Dauphiné Libéré» a contacté Louis Bonnet. Il avoue que ses mots n'étaient «tout à fait appropriés»: «Ce sont des propos qui ont été repris dans une interview qui a duré 20 minutes et j’ai dit quelque chose que je n’aurais certainement pas dû dire. Une fois que c’est dit, c’est dit, et le journaliste l’a mis en avant parce que ça lui a plu.»

Il a été submergé par la situation car les journalistes sont venus l'interroger à trois et que son but «était de montrer que Mazan n’est pas un village de violeurs, mais un village paisible, sans couvre-feu, ni de gens qui ont peur».

«C'est compliqué à gérer»

C’est pour cette raison qu’il aurait dérapé, explique-t-il encore au quotidien français: «Pour ça, j’ai utilisé des mots pas tout à fait appropriés, je le reconnais. Quand je dis: «Il n’y a pas mort d’homme.»  C’est vrai qu’elle n’a pas été tuée Madame Pelicot. Dans les affaires de viols, il y a souvent des meurtres derrière. Elle aurait pu être tuée s’ils avaient continué, que son mari avait continué à augmenter la dose pour l’endormir, dans quelques années.»

Finalement, il dit regretter cette prise de parole. Selon lui, la pression médiatique est en faute: «C’est compliqué à gérer. On n’est pas habitué à être interrogé aussi fréquemment par la presse. Tous les mots comptent et on est habitué à utiliser des expressions qui ne sont pas toujours les plus adaptées à être publiées.»

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