«ILS ONT HURLé ET TAPé SUR DES BOîTES POUR RéVEILLER LES AUTRES»

Un des écoliers qui a réussi à fuir son dortoir en feu, jeudi soir, a raconté avoir senti l'odeur de fumée et aussitôt essayé d'alerter ses camarades.

Devlin Nyawira, 11 ans, a pu s’échapper de l’incendie du dortoir de son école dans le centre du Kenya en passant par une fenêtre, après avoir hurlé et tapé pour réveiller ses camarades autour de lui. Cet incendie, survenu jeudi vers minuit, a fait 21 morts, a annoncé le gouvernement samedi: 19 corps ont été retrouvés dans les décombres et deux victimes ont succombé à l'hôpital. Mais des dizaines d'enfants manquent toujours à l'appel.

«Il a dit qu’on leur avait demandé d’aller au lit vers 21h30 et il a été réveillé par l’odeur de la fumée», a relaté samedi la mère de l’enfant. Ceux qui étaient réveillés «ont cogné sur des boites de métal et sur les murs métalliques du bâtiment. C’était la façon la plus rapide d’alerter les autres du danger.»

Son fils a eu beaucoup de chance, dit-elle. La porte du dortoir était déjà embrasée. «Il a compris qu’il ne pouvait pas sortir par là. Avec d’autres garçons, ils ont cassé une fenêtre et se sont échappés», a ajouté la maman.

Tremblant et juste vêtu d'un short

Accourue sur place, elle a retrouvé son fils «tremblant», vêtu seulement d'un short. «Je n’ai pas les mots pour expliquer ce que je ressentais alors. D’autres femmes hurlaient et ne pouvaient retrouver leurs enfants», a-t-elle encore raconté.

Vinod Kagari, 13 ans, a aussi réussi à s'échapper par une fenêtre avec un ami. Il dormait dans un compartiment au bout du dortoir, qui n’a pas pris feu. Ses parents ont raconté l'anxiété ressentie sur le trajet, après avoir été avertis de l'incendie qui ravageait l'école.

Le papa de Stephen Gachingi s’est dit chanceux d’avoir retrouvé son fils vivant. «Je ne peux même pas m’imaginer ce qu’il a traversé. Je suis heureux qu’il soit en vie», a-t-il dit, avouant ne pas encore avoir eu le courage de demander à son enfant ce qui s'était passé.

«Nous voulons savoir»

Alors que des tentes de la Croix-Rouge ont été installées à l'extérieur de l'école pour accueillir les enfants traumatisés et les familles, la maman de Devlin déplore la gestion de la situation par les autorités et le manque de communication directe avec les familles. Les seules nouvelles auxquelles elle a pu avoir accès sont celles qu'elle a trouvées sur des sites d'information.

«Sans parler de ceux qui ont perdu leurs enfants, nous voulons aussi savoir ce qui s’est passé là-dedans», a-t-elle lancé.

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