«JE N'AI JAMAIS VU UNE TELLE AMBIANCE POUR L'ESCRIME»

Aux Jeux olympiques, la Neuchâteloise Pauline Brunner a été éliminée d'entrée en escrime. Dans un Grand Palais dont l'écrin est aussi fascinant que bruyant.

Pauline Brunner demande une seconde avant de répondre à la question. Emue aux larmes après son élimination dès le premier tour aux JO, ce n'est pas la tristesse qui empêche l'escrimeuse neuchâteloise de parler. Elle n'arrive juste pas à entendre la question des journalistes suisses au Grand Palais.

Le bruit est assourdissant. Le public français exulte. La raison? Rien de spécial, la Parisienne Marie-Florence Candassamy vient juste de faire son apparition sur la piste. On pourrait presque voir la verrière trembler si des bâches n'avaient pas été installées au plafond pour éviter que le soleil n'éblouisse les athlètes. Le cadre est somptueux avec ces immenses poutres métalliques du bâtiment, peintes en vert pistache.

Pauline Brunner, à chaud, peine à s'enflammer pour le décor et on la comprend. Elle s'est inclinée en prolongation contre l'Américaine Hadley Husisian (11-12).

«Ça fait chier»

«Perdre pour une touche, ça fait toujours... on va dire, ça fait chier, réagit-elle avec franchise. Je savais ce que je devais faire, mais je n'ai pas réussi à mettre mon plan en exécution.»

L'ambiance monte encore et le vénérable bâtiment se transforme en central de Roland-Garros, où le bruit est décuplé par le toit vitré. «Popopopopololo», lance un spectateur visiblement habitué au Court Philippe Chatrier. «Olé!», répond la foule.

Un Grand Palais monumental

«Ça risque d'être vraiment quelque chose avec les athlètes français durant ces JO, se projette Pauline Brunner. Avant de tirer, j'ai dû faire beaucoup de méditation pour gérer le stress. Ça montait vraiment avec l'endroit et tout. On n'a pas l'habitude d'un tel cadre.»

Quelques mètres plus loin, son coach peine à cacher sa déception. Il regarde d'un œil les autres sur les quatre pistes. «Je n'ai jamais vu une telle ambiance pour de l'escrime, sourit Paul Fausser, encore trop déçu pour s'enthousiasmer. On aurait aimé en profiter un peu plus sur la piste.»

Marie-Florence Candassamy gagne son 32e finale et les 6100 personnes hurlent leur joie. Le Grand Palais vibre encore. On ne va pas s'y ennuyer durant ces JO et les escrimeurs français devraient être portés vers les sommets. Cela tombe bien le vénérable bâtiment a été pensé à la fin du XIXe siècle comme un «monument consacré par la République à la gloire de l’art français.»

2024-07-27T12:34:42Z dg43tfdfdgfd