STORMY DANIELS DéTAILLE LA RELATION SEXUELLE QU’ELLE DIT AVOIR EUE AVEC TRUMP

L’ancienne star de films X a prêté serment et commencé à s'exprimer face à Donald Trump.

L’ancienne star de films X, Stormy Daniels, personnage central du procès aux lourds enjeux politiques de Donald Trump à New York, a livré mardi un témoignage cru et détaillé sur la relation sexuelle qu’elle affirme avoir eue en 2006 avec l’ex-président des États-Unis, un épisode au cœur du dossier.

Son témoignage était particulièrement attendu car Donald Trump, qui nie toute relation sexuelle avec Stormy Daniels, est poursuivi pour la dissimulation d’un paiement de 130’000 dollars à l’actrice pour acheter son silence à la toute fin de la campagne présidentielle de 2016.

Trump rappelé à l’ordre

L’audition s’est déroulée dans une ambiance tendue. Le juge Juan Merchan a même demandé en aparté à l’avocat de Donald Trump de modérer l’attitude «méprisante» de son client qui n’a cessé de «jurer de manière audible», selon un procès-verbal relayé dans la presse américaine et sur les réseaux sociaux.

La défense a demandé, en vain, l’annulation du procès tout entier, au motif que les questions des procureurs sortaient du cadre et que les réponses s’avéraient «extrêmement préjudiciables» pour le candidat des républicains à la présidentielle de novembre contre le sortant démocrate Joe Biden.

Après l’audience, Donald Trump a assuré devant les journalistes que c’était «un jour important, très révélateur» et que «le dossier s’effondre». Mais il n’a fait aucun commentaire sur Stormy Daniels, après que le juge l’a menacé de prison s’il s’en prenait encore aux témoins.

«Très brève rencontre»

Nerveuse mais volubile, l’actrice de 45 ans a raconté avec force détails ce jour de 2006 où, en marge d’une compétition de golf, elle a fait la rencontre de Donald Trump, alors une figure du monde des affaires et de la jet-set.

Après «une très brève rencontre», un membre de la sécurité «(m’a) dit "M. Trump voudrait savoir si vous souhaitez dîner avec lui"», a-t-elle raconté, devant des jurés visiblement absorbés, pendant que l’intéressé restait impassible. En tailleur-pantalon noir, un épais trait d’eye-liner sur les yeux, Stormy Daniels, de son vrai nom Stephanie Clifford, s’est ensuite souvenue de la suite d’hôtel «qui faisait trois fois la taille de mon appartement».

La conversation est badine, le milliardaire lui fait miroiter une apparition dans sa célèbre émission de télé-réalité, «The Apprentice», raconte-t-elle. Puis Stormy Daniels raconte ce moment où, sortant de la salle de bains, elle trouve Donald Trump dévêtu sur le lit.

«J’ai eu honte»

«J’ai senti le sang quitter mes mains, et les pieds comme quand on se lève trop vite». Si elle ne s’est pas sentie menacée, elle assure que l’intention de l’homme d’affaires «était assez claire» et le «rapport de force déséquilibré».

«J’ai fini par avoir une relation sexuelle avec lui», ajoute-t-elle, précisant, à la demande de la procureure, que Donald Trump ne portait pas de préservatif. «J’ai eu honte de ne pas avoir arrêté ça, de ne pas dire non» et «je l’ai dit à très peu de monde», a-t-elle ajouté. Le juge Juan Merchan a paru agacé par certaines questions de la procureure, alors que la défense de Donald Trump plaidait pour que la relation sexuelle ne soit pas évoquée.

Menacée à Las Vegas

Stormy Daniels dit avoir recroisé Donald Trump quelques fois, puis n’avoir plus eu de contacts. Selon son récit, lorsque le milliardaire s’est lancé dans la course à la Maison-Blanche, son agente lui a conseillé de monnayer son histoire.

Dans les mois qui précédaient, un tabloïd américain, dont le patron était proche de Donald Trump, avait déjà payé à deux reprises pour acheter l’exclusivité des droits sur des histoires similaires, qu’il n’avait jamais publiées. «L’argent ne m’intéressait pas», assure-t-elle, en racontant avoir été menacée en 2011, par un inconnu dans un parking de Las Vegas, pour ne pas parler.

Les 130'000 dollars avaient été versés à Stormy Daniels par l’ancien avocat du milliardaire, Michael Cohen, via une société-écran. Il avait été remboursé en 2017 par le groupe d’entreprises de Donald Trump, la Trump Organization, des dépenses comptabilisées en «frais juridiques» qui sont au centre des poursuites.

«Chaos»

Stormy Daniels a aussi raconté le «chaos» qui a suivi dans sa vie quand le paiement a été révélé par le «Wall Street Journal» en janvier 2018, en pleine présidence Trump. «Soudain, j’étais au premier plan partout», accusée par le président et ses partisans d’être une menteuse, explique-t-elle.

Durant son contre-interrogatoire, l’avocate de Donald Trump, Susan Necheles, a cherché à la dépeindre en personnage vénal, qui a tout intérêt à une condamnation de l’ex-président. Elle a rappelé que Stormy Daniels avait perdu une affaire en diffamation contre Donald Trump et lui devait toujours des centaines de milliers de dollars pour frais d’avocats.

L’actrice a répondu «oui» quand l’avocate lui a demandé si elle détestait Donald Trump. Et elle dit souhaiter qu’il aille en prison s’il est condamné.

Le ton est encore monté quand l’avocate a affirmé qu’elle avait cherché à extorquer l’ancien président. «Faux», a répondu, décidée, Stormy Daniels. Son témoignage se poursuit jeudi.

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