C’est un week-end pour paresser avec un lexique savant, une suite de BD et un album où il ne se passe quasi rien. Nirvana!
Guillaume Meurice aide à briller en salon
Humour Guillaume Meurice publie «Petit éloge de la médiocrité», sous-titré «Enfin un sujet qu’il maîtrise», espérant que ses fans sautent sur «Le fin mot de l’histoire» pour renflouer sa réputation. Dans ce traité des expressions usées à tort et à travers, plus de deux cents, l’humoriste flanqué de Nathalie Gendrot, éminente universitaire, a bossé son français.
On y a apprend que «Maille à partir» n’a rien à voir avec un trou dans une cotte de chevalier ou l’argot punk à chien mais tout à partager avec l’argent au Moyen Âge. Qu’«Être en grève» tire un peu bêtement son origine de la place de la grève à Paris dès 1805. N’en déplaise aux écologistes, l’expresssion «vert galant», label qui couvre de nos jours «les gros relous parfois producteurs de cinéma», est née avec la lubrique légende d’Henri IV, chaud lapin.
Des vertes, des pas mûres, il y a de tout pour faire le malin dans ce recueil. CLE
Turf vogue sur son classique, «La nef des fous»
BD Lancée il y a trente ans, «La nef des fous» est devenue un classique de la BD, rayon fantastique steampunk. L’auteur charentais Turf y fait merveille avec ses mises en page élaborées, son sens du cadrage et ses couleurs façon enluminures. En 2009, il achevait provisoirement sa saga sur une histoire au titre prophétique: «Terminus». Huit ans plus tard, il la relançait pour - disait-il - un cycle en trois volumes.
Depuis, cinq nouveaux albums ont vu le jour, et Turf ne semble pas près de mettre la dernière pierre à un ouvrage qui commence à tirer en longueur. «À peu près preux», tome XII de «La nef des fous» voit les inspecteurs Baltimore et Bonvoisin poursuivre leurs pérégrinations farfelues au cours d’une course-poursuite pittoresque certes, mais qui ne fait guère progresser l’intrigue. Il va falloir songer à conclure. PMU
Killiok chronique la vie paisible
Jeunesse Les écrivains pour enfants possèdent des sortilèges plus puissants que les philtres coagulés de sorcières. Anne Brouillard éclaircit ainsi les mystères les plus épais d’un trait. Dès son premier album en 1990, «Les trois chats», cette farceuse belge imaginait des félins sautant dans une rivière tandis que les poissons prenaient leur place sur la terre ferme.
Ce conte «réfléchi» dans l’eau et sans texte a été suivi d’une quarantaine de cabrioles aussi inspirées. La dernière, la série «Killiok», met en scène un matou, un territoire, un imaginaire. Dans sa maison, il ne se passe rien. Ou presque. Une visiteuse est attendue, la bruyère embaume le jardin. Le héros dessine des plans, se ravise, somnole un peu.
S’il y a une morale autre que celle de l’harmonie, il faudra la chercher ailleurs, dans les rêves peut-être. Un livre magique et sans explication. CLE
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