NOTRE RéSUMé DE L'éPISODE 3: TOP CHEF: ERIC FRéCHON MAJESTUEUX, LES DEUX ROMANDS SAUVéS

Revisite des plats des bouillons parisiens, et des beef wellington en dernière chance: notre récap de l'épisode 3, diffusé hier soir.

Avez-vous eu les paupières lourdes devant Top Chef hier soir? Moi aussi. Mais je suis resté jusqu'au bout pour vous livrer ce résumé en 5 revendications.

1. On veut des (vrais) bouillons en Suisse!

Pour ce troisième épisode, M6 a dégainé une épreuve inédite: plonger les candidats dans l'univers des bouillons parisiens. Ils sont à la mode (je parle des bouillons) et moi, vous le savez, j'adore cette cuisine canaille très française.

Un bouillon, si vous ne connaissez pas, c'est en général un grand et beau restaurant qui sert des plats populaires (saucisses lentilles, andouillette, poulet frites, etc.) à des prix à faire pleurer les clients suisses (comptez 10 à 12 euros). À Paris, ces restos un temps en danger reviennent en force. Une cuisine authentique et accessible, dans un contexte d'inflation, ça fait toujours recette.

On veut des bouillons en Suisse, là! Je chipote, car il y en a au moins un depuis 2020 à Genève, et c'est même marqué dessus: Monsieur Bouillon, propriété du baron local Philippe Chevrier. Nos copains du GaultMillau lui ont mis 13 points, c'est bien, mais attention: c'est pas un bouillon popu. Plutôt bobo. Bobo friqué même: les plats vont de 33 à 45 balles, c'est Genève bon sang!

2. On veut savoir les résultats des bouillons!

Pardon, je m'égare un peu, alors revenons-en à notre épreuve. Une fois de plus, je vous passe les détails des règles, car elles étaient difficilement compréhensibles, si ce n'est que le dégustateur (à l'aveugle), c'était Eric Fréchon, trois étoiles à Epicure à Paris. Et en face, en plus des candidats, il y avait trois chefs deux étoiles: Yoann Conte, Christophe Aribert, et Bruno Ogier, chacun ayant exécuté un plat pour affronter les candidats. Neuf étoiles en tout sur le plateau: encore une fois, gros, gros niveau sur cette épreuve, comme depuis le début de cette quinzième saison.

Au menu de ce bouillon, il y avait d'abord l'avocat-crevette (avec Yoann Conte), le poireaux-vinaigrette (avec Christophe Aribert) et enfin la soupe à l'oignon (avec Bruno Oger). Signalons que si vous voulez goûter la cuisine de ces chefs, c'est pas loin de chez nous: Yoann Conte est à Annecy (La Maison Bleue), Christophe Aribert est à Grenoble (Maison Aribert).

Le chef Fréchon a salué la qualité de tous les plats. Quelle classe. J'ai regardé, c'est 440 balles le menu chez lui, sans les boissons. Loin des bouillons, donc. Mais sa Brasserie Lazare, à Paris, s'en rapproche (en beaucoup plus gastro, bien sûr).

Aucun candidat n'a fait d'erreur flagrante (à part peut-être les verts de poireaux laissés par Lise, malgré les conseils de Glenn Viel). J'ai trouvé les trois chefs deux étoiles très fair-play: malgré leur aura, ils ont pris le risque de se faire déguster par leurs pairs, à l'aveugle: bravo!

Verdict: Au terme d'un faux suspense qui voit la brigade orange revenir du diable vauvert, grâce à une victoire de Quentin sur les poireaux vinaigrette de Christophe Aribert, la brigade grise l'a finalement emporté, se qualifiant pour la semaine prochaine.

Verdict de l'épreuve éliminatoire, bien plus rapide et c'est pas plus mal: Pol-Henri (mais si, Popol), en ballotage la première semaine, a affronté Arnaud (orange) sur le thème de la crème brûlée. C'est ce dernier qui a gagné, grâce à sa crème brûlée agrémentée de courge butternut. Pol-Henri file en brigade cachée, et au point numéro 5 de cet article.

3. On veut les ustensiles Top Chef!

Étant quelqu'un qui dépense tout son argent dans les ustensiles de cuisine, je surveille de près tous ceux qu'on voit passer dans l'émission.

Tenez, les casseroles et poêles par exemple, ce sont des Cristel. Du made in France. Les prix sont abordables (comprenez, c'est pas Le Creuset), et le magasin d'usine est situé à 25 kilomètres de Porrentruy, si vous voulez y faire un tour.

Mais moi, ce qui me fait de l'œil en ce moment, ce sont leurs blenders. J'ai l'impression que les candidats mixent absolument tout et n'importe quoi dedans, alors qu'un blender lambda est à la peine avec les mélanges solides. Et puis il y a cette espèce de spatule intégrée au couvercle, tellement pratique pour racler les bords du récipient sans devoir tout arrêter.

J'ai beau chercher, je sèche. J'ai certes trouvé ce blender chez Auchan, mais qui a l'air d'être un vulgaire produit dérivé. Pas facile de savoir! D'autant que l'émission signe avec une cinquantaine de partenaires fournisseurs. Une chose est sûre: on voit parmi les robots pâtissiers le Cooking Chef Experience de Kenwood, partenaire du concours depuis ses débuts. Mais le blender? Mystère.

A ce sujet, j'ai encore à la maison les couteaux officiels de la saison 1, des Chroma France, avec le bloc, la totale. Je me souviendrai toujours le regard interloqué, mais plein de respect, de l'artisan rémouleur qui me les avait rendus après les avoir aiguisés: «C'est des super couteaux ça, Monsieur». Un peu, mon neveu, pensai-je en les lui arrachant des mains, je les avais échangés contre plein de points Auchan. 

4. On veut les astuces!

Les astuces Top Chef étaient absentes de cet épisode. Vous savez, les astuces dites «grand écart». Elles conseillent aussi bien, de manière la plus nonchalante du monde, d'«abricoter vos appareils au chalumeau, afin de mieux blotter vos grenadins», tout comme de «penser à casser vos noix de coco avant de les manger». Rendez-nous nos astuces!

5. On veut voir les deux Romands!

Pierre Gagnaire a donc rappelé Pol-Henri, en galérant avec sa visioconférence, comme il se doit à son âge certainement vénérable. On a eu droit à un duel à trois (un truel? ça existe?) entre Pierre-Pascal, Thibault et Pol-Henri sur le thème du bœuf Wellington.

Les trois cuisiniers ont vraiment assuré, prouvant que la brigade cachée n'avait pas à rougir de son niveau. Thibault, dont le restaurant est situé à Orbe (VD), a sorti un impressionnant beef wellington avec de la lotte dont la cuisson parfaite a été louée par Papa Gagnaire et François-Régis Gaudry. 

Le Fribourgeois Pierre-Pascal a proposé un beef Wellington au turbot dans une pâte à strudel, et malgré une pâte un peu trempée sur le dessous, malgré un turbot pas très bien cuit, son bouillon dashi à la betterave a suffisamment ébahi les deux juges pour le sauver.

Enfin, le pauvre Pol-Henri, dit Popol, a vu son Wellington au tartare de bœuf être recalé: il quitte donc le concours. 

À noter une autre bizarrerie qui est apparue: plutôt que de dire qui a gagné, les trois candidats doivent désormais s'isoler dans trois pièces, et attendre que Pierre Gagnaire passe (ou pas). Il ne pénètre que dans la pièce du candidat éliminé, telle la faucheuse, mais en vachement plus sympa. Je n'ai pas bien compris l'intérêt de la séquence, mais peu importe, nos deux Romands reviennent la semaine prochaine, alors je suis déçu en bien.

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