«NOUS AVONS BESOIN D’UNE ALLIANCE AVEC LE RN», ESTIME ERIC CIOTTI

Coup de théâtre mardi en France: le patron de LR Eric Ciotti a annoncé que la droite avait «besoin d’une alliance» pour les législatives du 30 juin avec le Rassemblement national.

Le patron de LR Eric Ciotti a provoqué mardi un coup de théâtre en annonçant que la droite avait «besoin d’une alliance» pour les législatives du 30 juin avec le Rassemblement national, un accord inédit avec l’extrême droite rejeté immédiatement par de nombreux dirigeants de son parti. «Nous avons besoin d’une alliance, en restant nous-mêmes, (...) avec le Rassemblement national et avec ses candidats», a affirmé M. Ciotti, précisant avoir eu des discussion avec Marine Le Pen et Jordan Bardella. Si l’accord se concrétise, ce sera le premier de ce genre en France entre la droite et l’extrême droite.

Le patron de LR a estimé que la droite avait besoin de cet accord pour préserver sa représentation à l’Assemblée nationale, qui compte aujourd’hui 61 députés, dont beaucoup ne sont pas sur la ligne du président du parti. «Je souhaite que tous les députés républicains sortants qui souhaitent ne pas avoir d’adversaires du RN puissent ne pas avoir de concurrents», a-t-il ajouté, estimant «vouloir préserver un groupe» au parlement.

Les cadres LR font front contre Eric Ciotti

Au sein de LR, de nombreuses voix se sont élevées immédiatement contre cet accord: le président LR du sénat Gérard Larcher, qui s’est toujours opposé à un accord avec l’extrême droite, a assuré qu’il «n’avalisera jamais un accord avec le RN», en s’exprimant devant les sénateurs LR. Le président des sénateurs LR Bruno Retailleau, a dénoncé «une ligne personnelle», rejoint par le patron des députés LR Olivier Marleix pour qui M. Ciotti «n’engage que lui» et doit démissionner.

Avant l’annonce officielle du patron de LR, de nombreux dirigeants du parti, y compris Laurent Wauquiez, soutenu par Eric Ciotti comme candidat de la droite à l’Élysée en 2027, ont rejeté catégoriquement cette décision.

Du côté du gouvernement, le ministre de l’Intérieur, l’ex-LR Gérald Darmanin, a dénoncé que M. Ciotti avait signé «les accords de Munich et enfonce dans le déshonneur la famille gaulliste en embrassant Marine Le Pen. Une honte. Français, réveillons-nous!»

Un «choix courageux»

Du côté du RN, en revanche, Marine Le Pen a salué «le choix courageux» et «le sens des responsabilités» d’Eric Ciotti et a dit espérer «qu’un nombre conséquent de cadres LR le suivent». «Quarante ans d’un pseudo cordon sanitaire, qui a fait perdre beaucoup d’élections, est en train de disparaître», a fait valoir la patronne des députés Rassemblement national à l’Assemblée nationale.

Macron exclut de démissionner

Selon un sondage Harris Interactive-Toluna paru lundi, le RN est crédité de 34% d’intentions de vote pour le premier tour des législatives le 30 juin. Ce qui lui permettrait d’obtenir une majorité relative lors du second tour le 7 juillet, avec 235 à 265 députés. Le parti du président Emmanuel Macron, avec 19%, ne pourraient tabler que sur 125 à 155 sièges, contre 115 à 145 pour la gauche, créditée de 22% sous sa nouvelle bannière unitaire, le Front populaire.

Le chef de l’État français a quant à lui exclu de démissionner «quel que soit le résultat» des législatives anticipées, convoquées après la défaite de son camp aux européennes, dans un entretien publié mardi par le «Figaro Magazine».

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