PASCAL RICHARD: «LA NOSTALGIE, ON L’A FAIT REVIVRE»

Parrain du 77e Tour de Romandie, pile 30 ans après sa deuxième et dernière victoire sur l’épreuve, le Vaudois raconte son expérience en tant qu’ouvreur de luxe du prologue de Payerne.

Il y a trente ans, Pascal Richard remportait son deuxième Tour de Romandie (après celui de 1993). Pour la 77e édition du Tour de Romandie, c’est lui qui est placardé sur l’affiche officielle. Avec son maillot vert de leader de l’époque et son casque de contre-la-montre «old school».

Mardi à Payerne, le Vaudois est remonté sur un vélo de chrono et a avalé les 2,2 kilomètres du prologue. À 60 ans, qu’il a fêtés le mois passé, le champion olympique d’Atlanta est encore bien affûté. Il a terminé à 30 secondes du vainqueur Maikel Zijlaard. Et on l’a retrouvé (presque) pas essoufflé sur la ligne d’arrivée.

Pascal Richard, ça fait quoi de refaire un chrono 30 ans après?

(Il se marre) Trente ans plus tard, me revoilà! Je dois vous avouer que je n’ai plus fait ce genre d’exercice si particulier depuis. 

Un prologue de 2,2 kilomètres, c’est un effort court mais intense…

C’est ça: court mais intense! Il faut être psychologiquement prêt, mais physiquement aussi (il sourit). Il faut être vraiment chaud pour pouvoir entamer un prologue de 2,2 kilomètres à fond. Et si vous n'êtes pas chaud, comme moi, il n'y a pas de miracle. Je suis bien parti parce que quand on est à froid, on est toujours bien, mais après un kilomètre, c’est devenu plus compliqué... J'ai cherché un petit peu le souffle, les jambes. Non, ce n'est vraiment pas évident. Après, il faut rester aussi concentré dans les virages…

Et ce parcours avec douze virages à angle droit était très technique…

Oui, c'était très technique. Il ne faut pas avoir peur de prendre les virages à fond. Parce que quand on les prend à fond, la sortie est nettement meilleure, plus rapide, donc il faut moins relancer. Mais il faut aussi avoir un gros cœur parce que ce sont des virages qui ne sont pas très serrés. On peut bien les lancer. Donc il ne faut pas avoir froid aux yeux et oser y aller avec beaucoup de vitesse.

Fabian Cancellara nous a dit qu’un effort  aussi court était peut-être même plus fatigant qu’un contre-la-montre plus long…

Je ne sais pas.  Moi, qui viens du cyclocross à la base, j’aime ce genre d’effort qui est un peu technique avec des relances. C’est dynamique. Mais un Fabian Cancellara préfère les bouts droits, c’était un phénomène avec sa puissance. Et là que la force pure paie, mais c’est aussi très fatigant un effort plus long.  

Avez-vous pu profiter du public?

J’étais tellement concentré sur le parcours que je n’ai pas pu réellement profiter. Donc non, je n’ai pas trop eu l’occasion d'interagir avec le public.

Trente ans après votre dernière victoire sur le Tour de Romandie, vous êtes le parrain de l’épreuve. Ressentez-vous une forme de nostalgie?

La nostalgie, oui, on l’a fait revivre. Je n’aime pas trop le dire mais, à mon âge, on n’arrête pas de faire parler le passé. La nostalgie fait partie de ma vie parce que j’ai aimé ce sport. Et je ne peux pas renier ce passé, cette opportunité d’avoir été un champion olympique, d’avoir gagné deux fois le Tour de Romandie. Ces souvenirs sont toujours présents. 

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