QUAND L'URSS A CHUTé, IL A BIEN FALLU SE RELEVER

La série «Slava» suit le destin de personnages confrontés à un changement de monde. Avec une douce mélancolie slave.

Le troisième et dernier tome de «Slava» vient de sortir. La série ne raconte pas directement la fin de l'URSS et les années Eltsine, mais comment des Russes se sont retrouvés face à une nouvelle donne. Au début, on a découvert Slava et Lavrine, copains d'enfance, qui se débrouillent avec des combines. Slava le rêveur, Lavrine le maquignon beau parleur.

Les aléas de la vie, et leurs trafics, va les amener à une mine perdue, abandonnée par l'État, mais que les mineurs restants aimeraient faire continuer à vivre. Et puis il y a la belle Nina, pour qui le cœur de Slava va chavirer.

Dans le froid, la neige, chacun tente de se garder la tête hors des gonfles comme il peut, d'autant qu'il faut résister aux oligarques et aux mafieux, qui ont vite compris comment s'enrichir maintenant que le drapeau rouge a été abaissé.

«Slava», c'est un très bon scénario, mais ce sont surtout des personnages formidables. L'auteur les a très bien construits, donnant à chacun sa propre dimension. Il y a une atmosphère également, qui fait que plus on avance dans l'histoire, plus on s'attache à cette série. Le tout servi par le dessin de Pierre-Henry Gomont, léger, dynamique, nous faisant un peu penser à celui de Christophe Blain. En Russie, on cultive aussi bien le fatalisme que la mélancolie, inutile de s'attendre donc à une fin heureuse pour cette trilogie. On la quitte donc empreint d'une double tristesse.

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