UN LIVRE EXPLIQUE COMMENT CéLéBRER L'éCHEC

François H. Courvoisier et Sedat Adiyaman dédramatisent le ratage aux Éditions Alphil.

Qui n’a jamais entendu parler des «Fuck-up Nights», dont plusieurs ont eu lieu à Genève ces dernières années? Ni François H. Courvoisier ni Sedat Adiyaman, qui les citent tout naturellement dans leur petit livre «Célébrer l’échec!», paru récemment aux Éditions Alphil à Neuchâtel. Au cours de ces mémorables soirées, des personnes prêtes à raconter un ratage, et comment celui-ci les a fait rebondir, prennent la parole en toute sincérité. Le public adore (voir «Tribune de Genève» des 22 juin et 25 juillet 2016).

Ces deux auteurs savent de quoi ils parlent, car l’un comme l’autre ont connu des hauts et des bas. Lorsqu’il était professeur de la HES-SO Haute École de gestion Arc à Neuchâtel, François Courvoisier a participé au lancement d’une formation qui n’a attiré que trois étudiants. Quant à Sedat Adiyaman, il a connu l’échec avec sa boîte à idées «phygitale» formée d’un logiciel et d’une petite imprimante qu’aucune entreprise ne lui a achetée…

À la suite de leurs propres expériences, les deux auteurs proposent au lecteur des exemples d’échecs entrepreneuriaux puisés dans des publications récentes, suivis de témoignages originaux qu’ils ont recueillis eux-mêmes. Parmi les premiers, on trouve une citation de l’entrepreneur horloger Jean-Claude Biver (qui signe la préface du livre), dans laquelle il raconte qu’il avait l’habitude de donner 1000 euros par erreur racontée à ses plus proches collaborateurs. «En échangeant sur les échecs, on peut s’améliorer», affirme-t-il.

Sans perdre l’enthousiasme

De ces citations et de ces témoignages, François H. Courvoisier et Sedat Adiyaman retirent la conviction que pour qu’un échec soit productif, il faut (dans cet ordre) accepter, réfléchir, explorer, apprendre et tester. Mais ils n’en restent pas là. Leur ouvrage contient aussi un chapitre destiné à aider ceux qui veulent éviter l’échec, sous la forme d’exercices de réflexion.

C’est là que l’on voit resurgir le syndrome de Pollyanna (du nom de l’héroïne d’un roman pour la jeunesse de 1913), c’est-à-dire le rejet des obstacles par excès d’optimisme, qui peut conduire droit à l’échec… Croire à ce qu’on entreprend sans ignorer ce qui pourrait en entraver la réussite, voilà un équilibre à trouver.

«Célébrer l’échec!» cite Winston Churchill: «Le succès, c’est la capacité d’aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme.» Et les auteurs de remarquer que cette phrase «colle parfaitement à l’état d’esprit de James Dyson qui s’est vanté d’avoir échoué 5126 fois avant d’inventer le fameux aspirateur sans sac qui l’a rendu riche et célèbre.»

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