WENDY HOLDENER SE REMET TANT BIEN QUE MAL DU DéCèS DE SON FRèRE

Sept mois après la mort de son frère Kevin, atteint d’un cancer, la Schwytzoise s’est exprimée pour la première fois devant les médias. Elle raconte comment elle surmonte ce drame.

Quand les mots manquent, les photos aident. Alors Wendy Holdener s’est longtemps contentée de partager des clichés pour manifester publiquement sa tristesse après le décès de son frère aîné Kevin, terrassé en février à 34 ans par un cancer du pancréas contre lequel il luttait depuis 14 années. Sept mois se sont écoulés depuis ce tragique événement et la Schwytzoise ne s’était encore jamais exprimée devant les médias. Elle l’a fait ce mardi à Dübendorf, dans le cadre d’une conférence de presse très attendue par les journalistes et redoutée par la principale concernée, pourtant rompue à l’exercice.

Les témoins sur place n’ont pas manqué de remarquer sa nervosité, reconnue par la double championne du monde du combiné - 2016 et 2018 - elle-même. À tel point que cette dernière a pris soin de s’appuyer sur des notes inscrites dans son téléphone. Encore marquée par le drame familial, elle n’a pu contrôler sa voix tremblante et a laissé échapper quelques larmes. «Je me sens plutôt bien la plupart du temps, a-t-elle assuré selon les propos rapportés. Je suis très heureuse de la façon dont ma famille a fait face à cette situation, de la façon dont nous nous sommes soutenus et entraidés. Je pense que Kevin serait très fier de nous.»

Pas de fin de carrière envisagée

Wendy Holdener (31 ans) n’a pas seulement perdu son frère et confident mais aussi son manager. Espoir déchu du ski suisse, la faute à sa maladie, Kevin Holdener s’était reconverti en gestionnaire de carrière de sa petite sœur. «Il y a des moments, même à l'entraînement, où mes pensées me ramènent à lui. Il y a des jours où je ne pleure pas. Mais il me manque toujours», a-t-elle confié.

«Il y a des jours où je ne pleure pas. Mais il me manque toujours»

Comme si ce malheur ne suffisait pas, la native de Unteriberg l’a vécu gravement blessée, physiquement, souffrant d’une fracture de la cheville gauche qui l’a contrainte à mettre un terme à sa saison dès le mois de décembre. Malgré ce double coup de massue, elle dit ne pas avoir songé à précipiter sa fin de carrière. Car trop en manque de ski: «Au printemps, je suis allée faire de l’héliski à Revelstoke, au Canada. C’était un voyage dont rêvait Kevin. C’est là que j’ai réalisé à quel point le ski me plaisait.»

Sortie d'un documentaire fin octobre

Une virée en forme de baume au cœur. Au même titre que la réalisation d’un documentaire dédié à son frère. Celui-ci, produit par la SRF, sortira fin octobre, a-t-elle révélé, et promet une plongée dans l’intimité de Kevin Holdener. «Nous voulons montrer sa vie positive. Il voulait aider les personnes touchées par le cancer, leur donner de la motivation, il voulait que sa vie aide les autres», présente la Schwytzoise, qui a ajouté vouloir «continuer à vivre de manière à ce qu'il en profite également, où qu'il soit».

Si elle s’est essentiellement épanchée sur son frère, Wendy Holdener a aussi parlé d’elle. Son intersaison a été marquée par un changement dans son encadrement: après trois ans au côté du Norvégien Henrik Kristoffersen, le Valaisan Jörg Roten a décidé de la cornaquer: «Il apporte de toutes nouvelles approches, ce qui est très excitant. Je me sens très bien physiquement et j’attends l'hiver avec impatience».

À moins d’un mois du coup d’envoi de la saison, le 26 octobre à Sölden (Autrichienne), la slalomeuse a refusé d’afficher des objectifs chiffrés mais espère pouvoir à nouveau se battre pour les premières places en slalom. Plus apparue en Coupe du monde depuis début décembre, elle court après une victoire depuis le 11 décembre 2022.

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