#MANCHESTERNIGHTLIFE : DERRIèRE LE HASHTAG, DES FEMMES FILMéES EN SOIRéES à LEUR INSU

Sur TikTok, Instagram ou encore YouTube, plusieurs vidéos rassemblées sous le hashtag #ManchesterNightLife montrent des femmes filmées dans la rue la nuit à leur insu. Beaucoup dénoncent se sentir de moins en moins en sécurité dans la ville.

Les vidéos se ressemblent les unes après les autres. On y voit des jeunes femmes, en robe ou jupe courte, marcher dans les rues de Manchester la nuit, parfois alcoolisées. « Ces vidéos ne parlent pas vraiment de la vie nocturne… Elles parlent de filles », dénonce Katie Crowe au « Guardian »

Sur TikTok, Instagram ou encore YouTube, le hashtag #ManchesterNightLife est de plus en plus populaire. Problème : il rassemble spécifiquement des vidéos montrant des femmes en soirées et filmées à leur insu dans la capitale du nord de l’Angleterre. Ces séquences cumulent des millions de vues.

« Je suis sortie un soir avec une amie, c’était son anniversaire. Le lendemain, l’un de ses amis a mis dans une conversation de groupe une vidéo dans laquelle on apparaissait. Nous n’avions aucune idée que quelqu’un était en train de nous filmer la veille », raconte Katie Crowe au quotidien britannique. Selon le « Guardian », des centaines de femmes du nord de l’Angleterre sont visibles dans ces vidéos, aussi partagées avec le hashtag #LiverpoolNightLife.

Une multitude de commentaires sexistes

« La majorité des vidéos filment des femmes qui peuvent être en état d’ébriété ou dans une position dans laquelle elles ne veulent pas être enregistrées lorsqu’elles marchent vers le prochain club. Parfois, elles se trouvent juste à l’extérieur en train d’attendre des amis ou un taxi », décrit Katie Crowe.

« Ce qui m’a le plus choqué, ce sont les commentaires », ajoute-t-elle. La Britannique souligne les multiples commentaires sexistes présents sous ces vidéos. « Il faut les voir sans maquillage, ça peut faire une énorme différence », cite-t-elle par exemple. Sous couvert de critiquer la « vie nocturne » de Manchester, ces internautes ciblent les femmes. Katie Crowe affirme se sentir « moins en sécurité ».

Un sentiment partagé par Meg, 23 ans, interrogée par la BBC. « Ce n’est pas agréable du tout, pas seulement pour moi, mais aussi pour les autres femmes », déplore-t-elle. Elle souligne que « beaucoup d’entre elles sont de très très jeunes filles ».

La police du Grand Manchester affirme à la chaîne britannique « travailler activement à l’arrestation des auteurs de ces vidéos », précisant que s’il n’est pas illégal de filmer des personnes en public, cette action peut être considérée comme « criminelle » si elle est source de détresse ou de harcèlement. Les plateformes TikTok et YouTube déclarent, elles, avoir supprimé un « certain nombre de vidéos ».

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