CHâTEAU MARMONT : LES FOLLES ANECDOTES DU REFUGE DES STARS

Château Marmont : les folles anecdotes du refuge des stars

Conçu en 1929 par les architectes Arnold A. Weitzman et William Douglas Lee pour résister aux tremblements de terre, l’hôtel au style baroque situé au 8221 Sunset Boulevard à Los Angeles est le plus populaire de la côte californienne. Inspiré du Château d’Amboise, une retraite royale gothique dans la vallée de la Loire en France, l’hôtel dispose de 63 chambres, suites, cottages et bungalows, aux mille et une histoires. Bienvenue dans l’Hôtel California qui a inspiré la chanson de The Eagles.

Comment l’hôtel légendaire est devenu un refuge de stars dès son ouverture ?

C’est au début des années 1930 qu’un patron des studios hollywoodiens conseille à ses jeunes acteurs fraîchement arrivés en ville « si vous voulez être vu, allez au Beverly Hills Hotel ; si vous ne voulez pas être vu, allez au Château Marmont ». Écrivains, artistes, acteurs, photographes ou musiciens de toutes les générations viennent profiter d’une retraite détente, à l’abri des regards, dans ce havre de paix hors du commun. Le mystérieux hôtel privé perché sur les hauteurs de Sunset Boulevard a vu le batteur du groupe Led Zeppelin entrer à moto dans son enceinte, Bette Davis mettre le feu à deux reprises à son bungalow, Jim Morrison tomber du balcon, Humphrey Bogart jardiner comme à la maison, Lindsey Lohan se faire blacklister, Leonardo DiCaprio fêter ses 21 ans….

Devenu le terrain de jeu des stars depuis plus d’un siècle, l’hôtel de luxe victime de tapage nocturne et d’histoires improbables et secrètes doit sa renommée à sa clientèle élitiste qui occupe le lieu avec impertinence. « Si vous devez avoir des ennuis, faites-le au Château Marmont », disait Harry Cohn, le fondateur de Columbia Pictures.

Dans les coulisses du complexe hôtelier emblématique de Los Angeles

James Dean décroche son rôle dans « La Fureur de Vivre » en s’introduisant dans la chambre de Nicholas Ray. Le réalisateur américain Nicholas Ray se réfugie dans l’un des bungalows de l’hôtel après s’être séparé de l’actrice Gloria Grahame en 1952, qui le trompe avec son fils. « L’un des films les plus emblématiques de la décennie a été en grande partie écrit, conçu, tourné, répété et, d’une certaine manière, vécu sur le terrain de Marmont », décrit l’auteur Shawn Levy. James Dean s’introduit dans la chambre de Nicholas Ray qui utilise son bungalow comme un espace de répétition au fur et à mesure qu’avance le scénario du film, arrive une demi-heure en retard à la première lecture et grimpe par la fenêtre du bungalow pour une entrée fracassante.

La photographe Helmut Newton passe les derniers instants de sa vie au château. Helmut Newton choisit la buanderie du château comme décor pour réaliser sa célèbre série de photographie de « nus domestiques », sous les éclairages néon, piles de draps et lave-linge géants. C’est en 2004, à 11h40 que le photographe de 83 ans crashe sa Cadillac argentée à la sortie de l’hôtel, dont la visibilité à la sortie du parking est limitée. La petite route, risquée et la circulation dense, ne permettent pas au photographe de manœuvrer aisément… Il perd la vie brutalement, sa voiture s’encastre dans le mur en face de la sortie du château.

L’hôtel a servi de décor au film « Somewhere » de Sofia Coppola. Cliente régulière du Château Marmont, la réalisatrice, scénariste, productrice – et ancienne actrice – Sofia Coppola fait du lieu de résidence de 6000 mètres carrés, le personnage principal de son film, entre ennuis, décadence et intimité. Le motel discret ou repaire royal était aussi le refuge de son père Francis Ford Coppola qui utilisait les suites et bungalows à rédiger des écrits, pour des séjours de longue durée. « Je ne m’en lasse jamais, il y a toujours eu un esprit décadent et ludique », disait-elle.

Studio KO a relooké trois appartements du Château Marmont. Plus de 90 ans après la création de l’hôtel, le château et ses intérieurs authentiques ont besoin d’un petit rafraîchissement. Confiés au cabinet de design parisien Studio KO, sous la direction du propriétaire André Balazs, trois des appartements de la propriété sont rénovés pour mettre en valeur l’excentrique hôtel au goût du jour.

La résidence de luxe répondait à la règle : « ce que vous verrez ou entendrez doit s’effacer instantanément de votre mémoire. »Les légendes, elles, ont marqué son histoire.