«LES JAMBES BRûLENT, çA DEVIENT ATROCE, ON PERD EN LUCIDITé»

Matteo Constant a découvert le World Tour lors du prologue du Tour de Romandie à Payerne mardi. Le Genevois raconte ces deux minutes de souffrance physique. 

Lundi, dans son hôtel au bord du lac de la Gruyère, les émotions se mêlaient dans la tête de Matteo Constant.

«Un mélange de stress et d’excitation, j’ai hâte de découvrir le peloton professionnel mais aussi un peu peur de ne pas être à la hauteur», soulignait le Genevois de 21, qui a été sélectionné au sein de l’équipe nationale Swiss Cycling.

Après le prologue de 2,2 kilomètres de Payerne, mardi, le Romand a raconté sans détours son baptême du feu particulier dans l’élite (59e à 9 secondes).

Un prologue de 2,2 kilomètres, c’est court…

Deux minutes d'effort, c'est vraiment très intense, même si on ne dirait pas comme ça et on pourrait penser que c'est seulement deux minutes. C'est un effort spécifique, où on n’a pas vraiment le temps de gérer. C’est à bloc du début à la fin. Autant les 30 premières secondes sont assez faciles, autant ça devient vraiment de plus en plus dur... 

Décrivez-nous…

Les jambes brûlent, ça devient atroce, on perd en lucidité. Le plus compliqué est de rester concentré, continuer à se forcer, à appuyer sur les pédales pour aller encore plus vite! C’est vraiment un effort tout en lactique, on finit complètement morts: les poumons en feu et les jambes tétanisées. On a même mal aux bras avec ce parcours.

Avec douze virages à angle droit, cela ressemble à un exercice d’équilibriste, non?

Ce parcours assez spécifique, avec un prologue en ville de Payerne, comportait énormément de virages. Il fallait être à l'aise sur son vélo pour pouvoir aller chercher le meilleur temps. Et être un excellent technicien! On avait un virage quasiment toutes les dix secondes. Il fallait connaître son vélo, être capable de savoir quand freiner, quand tourner, prendre des risques et quels angles prendre. On peut dire que des qualités d’équilibristes étaient utiles pour gagner.”

Vous n’aviez pas de prolongateur pour étendre vos bras sur le vélo de contre-la-montre, pourquoi?

Si la majorité des coureurs n'avaient pas de prolongateur aujourd'hui, c'est qu'on n'avait pas le temps de se mettre en position aérodynamique, comme on peut le voir sur les chronos classiques. Là, il y avait tellement de virages. Il fallait quasiment toujours être prêt à freiner et à tourner. Donc, ça aurait été contre-productif d'avoir des prolongateurs, on aurait pas pu en profiter…

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